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Titre de l’œuvre : Dans le souvenir
Date de l’œuvre : 1976 Technique : encre sur papier libre de Taïwan Dimensions : 183 x 93 cm Collection Géotec, achat 2009 Localisation actuelle : Entrepôt 9 (Quetigny) |
Peintre d’origine belge, membre du groupe Cobra (acronyme de CO pour Copenhague, BR pour Bruxelles, A pour Amsterdam) fondé à Paris en 1948 et dissous en 1951, Pierre Alechinsky (né en 1927 à Bruxelles, en Belgique) partage avec Karel Appel, Asger Jorn ou encore Marius Constant un intérêt accru pour la liberté d’expression et d’invention que permet le primitivisme en art. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, alors que les valeurs humaines se sont effondrées, ces artistes prônent le retour aux origines pour jeter les bases d’un monde nouveau, en se défaisant du vieux modèle occidental, jugé inhibiteur. Leurs gestes seront désormais improvisés, leurs œuvres ne seront plus dictées par la raison mais par l’inconscient.
Abandonnant peu à peu l’huile pour l’encre et l’acrylique, plus fluides, Alechinsky privilégie dès 1965 l’utilisation du papier : papiers d’Orient mais aussi documents divers tels que factures, cartes géographiques, liasses de notaire… qu’il maroufle ensuite sur toile. Autant de matériaux qui lui permettent de laisser libre cours à son imagination, à l’apparition du « tout-venant », en un processus proche de l’écriture automatique des surréalistes. Courbes et méandres dominent, qui dessinent ce qui semble être des paysages terrestres ou célestes, des bestiaires. Toutefois, ces compositions, aux titres énigmatiques, ne sauraient être réduites aux simples illustrations d’un journal intime. Quand son travail ne le satisfait pas, il le détruit. Peut-être tient-il cette exigence des peintres japonais auprès de qui il a appris la calligraphie, travaillant debout, le papier posé sur le sol, le corps mobilisé pour suivre le pinceau. Présente dans de nombreuses expositions et collections publiques en France et à travers le monde, l’œuvre d’Alechinsky se déploie remarquablement dans des lieux prestigieux, tels que, à Paris, l’Assemblée nationale, le Mobilier national, le ministère de l’Éducation nationale et l’un des salons du ministère de la Culture, dans le cadre de commandes publiques. Dans le souvenir est composé de trois registres superposés. Comme beaucoup d’œuvres de l’artiste, il s’y déploie des formes très libres, à la limite de l’identifiable. Au niveau inférieur, de larges courbes, hachurées et tachetées traversent ce qui semble être un paysage. Le registre intermédiaire est entièrement rempli par une forme tubulaire ondulant tel un serpent. Courbes, spirales ou entrelacs sont fréquents chez Alechinsky, créant des paysages étranges, peut-être inspirés par des objets « on ne peut plus humbles » que l’artiste aime disposer sur sa table, « près de l’encre et du papier » : cailloux, racines, pelures d’orange, comme agrandis. Le niveau supérieur présente quant à lui une tête humaine, couronnée, peut-être le souvenir d’un roi. Explorateur de son monde intérieur, Alechinsky crée des images universelles, néanmoins ouvertes à l’interprétation. |
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